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L'interview d'OnuR karaman
réalisateur de "Là où Atilla passe

Comment s’est fait votre entrée dans le cinéma québécois ?

Initialement je voulais faire des documentaires, surtout des histoires de Serengeti mais au fur que je rentrais dans le monde de cinéma plus je retrouvais mon amour pour l’écriture que j’avais laissé de côté. C’était comme une renaissance pour moi, une nouvelle façon de voir le monde. J’ai décidé de recommencer les études à 24 ans et j’étais convaincu que c’est ça que je voulais faire malgré les opinions des proches. Après quelques court-métrages, j’ai décidé d’écrire mon premier long-métrage La ferme des humains. Éventuellement, j’ai eu le financement et j’ai pu travailler sur mon premier film dans un contexte professionnel.

 

D’où vous est venu l’idée de Là où Atilla passe; de ce jeune québéco-turc qui renoue petit à petit avec ses origines?

Dans La ferme des humains, j’ai exploré le contexte culturel avec une thèse sur le cercle vicieux de la vie mais avec un peu de recul je me suis demandé pourquoi que j’avais pas utilisé mes origines à moi. Quand j’y ai pensé, je me suis même trouvé un peu peureux par rapport à ça donc je tenais absolument à faire un film avec des aspects de ma culture que je connais très bien. J’aime bien utiliser la culture comme des épices dans une recette.

Bref, mi-vingtaine j’avais rencontré un paquet d’étudiants de la Turquie et à ma surprise je me sentais très différent d’eux, malgré le fait qu’on était tous d’origine turque. C’était un petit choc culturel et je voulais que ça fasse partie de l’histoire aussi. Ça m’a fait poser beaucoup de questions sur ce que c’est la culture.

 

Déjà dans La Ferme des humains vous abordiez des thèmes similaires à ceux de Là où Atilla passe: la solitude, l’isolement et les questions d’identités. Qu’est-ce qui vous intéresse dans l’exploration de ces thèmes dans vos films?

Parce que je crois qu’on est tous très seul dans la vie mais on fait tout pour ne pas le ressentir. Pourtant il faut apprendre à être heureux et sentir complet seul et ensuite partager notre bonheur avec les autres (et non que notre bonheur dépende des autres). Je vois la vie comme un voyage mélancolique.

Vous êtes vous même d’origine turque ayant grandi au Québec. Est-ce que vous vous êtes inspiré de vos propres expériences pour écrire le film?

Je pense c’est vraiment cette expérience que j’ai vécu avec les étudiants turcs qui m’a marqué, redécouvrir sa propre culture à travers

les autres qui la vivent différemment. Ça fait quand même penser à ce que c’est la culture et comment que l’on se l’approprie.

Il y a aussi le fait qu’on a beaucoup voyagé durant ma jeunesse dans trois continents et il y a eu beaucoup d’au revoir ou bien d’adieu et c’est quelque chose que je voulais exploiter d’une façon poétique et non hyper-dramatique.

 

Pensez-vous que c’est un film où les jeunes québécois ont pu se retrouver ? Et même plus largement des jeunes de toutes nationalités ?

Je crois bien que oui. Ce qui sont conscients de leur réalité peuvent voir le film comme une sorte de méditation colorée. Et comme les jeunes Lycéens de Dieppe qui ont bien aimé le film, ils disent qu’ils se sont retrouvé dans Atilla, qui auront peut-être à émigrer éventuellement et voler de leurs propres ailes.

La diversité culturelle au Québec est forte et défendue mais il y a très souvent des débats sur le multiculturalisme, la diversité et les migrations. Là où Atilla passe s’ancre-t-il dans une réalité moderne du Québec sur cette question ?

On vit dans un temps où ses sujets s’intensifient et avec le multiculturalisme présent un peu partout, c’est normal que les

débats sur la conservation des cultures fasse surface. Il y a une crainte que la culture va disparaître. Mais je ne crois pas qu’une culture disparait, elle se transforme. On peut voir ça à travers l’histoire, regarder l’histoire de la musique, le voyage des instruments musicaux, l’histoire de la bouffe, de la religion, etc… Vous verrez, il n’y a rien qui a disparu, elle se transforme.Les puristes ramènent certains aspects et par la suite elle se transforme de nouveau.

Dans le paysage du cinéma québécois on voit apparaitre de nouveaux noms et beaucoup de premiers ou second films ce qui peut laisser penser qu’une nouvelle génération que cinéaste québécois émerge. Voyez-vous cette nouvelle génération émerger et est-ce que vous considérez en faire partie ?

Je ne me vois pas nécessairement appartenir à un groupe ou bien une vague mais certainement que les autres m’approprient malgré mon opinion. C’est un drôle de métier et on a pas toujours la certitude de quand est-ce qu’on pourrait réaliser notre prochain film. J’aimerais juste faire les films que j’ai envie de faire. Même si ça peut être des sujets qui sont pas “trend”, le but est de raconter une histoire qu’on a envie de raconter non seulement pour grandir comme cinéaste mais pour grandir comme humain.

Est-ce que vous avez des projets déjà en route ?

Je suis en pré-production pour un long-métrage qui s’intitule LE COUPABLE qu’on est supposé de tourner début 2017. Je développe un scénario disons existentialiste assez le “fun” qui s’intitule MAN SOLO. Je développe aussi une télé-série, Restons ZEN. Et si jamais je peux trouver du temps, j’aimerais continuer à écrire mon premier roman.

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